Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

EXPÉRIENCE (TADJROBEH)


de Abbas Kiarostami



PROGRAMMATION JUIN 2011

Iran, 1973, 1h, VOSTF
avec Hossein Yarmohammadi, André Govalovich

EXPÉRIENCE (TADJROBEH)
Mohammad, adolescent de quatorze ans, est employé à tout faire dans une boutique de photographe. Il tombe amoureux d'une jeune fille d’un autre milieu social que le sien... Deux courts métrages du même réalisateur accompagnent ce film, trois fables d’enfants découvrant le monde des grands.

LA RÉCRÉATION (ZANGU-E TAFRIH)

EXPÉRIENCE (TADJROBEH)
Puni pour avoir brisé une vitre avec son ballon, un enfant doit rester dans le couloir de l’école…

LE PAIN ET LA RUE (NAN VA KOUTCHEH)

EXPÉRIENCE (TADJROBEH)
Un jeune garçon rentre chez lui après avoir acheté du pain. Dans une ruelle, un chien errant lui bloque le passage...

« Quand j’ai commencé à faire des films, la question de savoir si je ferais un bon cinéaste restait entière dans ma propre pensée, mais aussi chez les autres. J’ai commencé mon travail en me servant souvent des longues prises, sans narrer vraiment, en suivant le rythme lent qui est pour moi le rythme de la vraie vie ...
Les critiques croyaient voir dans ma façon de faire une sorte d’amateurisme ; je n’avais pas d’histoire à raconter, je ne savais pas filmer autrement et c’était ma façon de voir la vie qui était lente... Aujourd’hui, les critiques me voient différemment ; je crois connaître beaucoup mieux le métier et pourtant j’ai toujours les mêmes convictions. »
Abbas Kiarostami, Septembre 2008


Les trois premiers films d’Abbas Kiarostami :
« Le Pain et la Rue, premier film d’Abbas Kiarostami, s’intéresse déjà au monde de l’enfant. Le héros est confronté à l’indifférence des adultes qui passent à côté de lui sans se soucier de son problème. Il va devoir se débrouiller seul et ainsi vaincre sa peur. On retrouvera ce thème dans de nombreux films d’Abbas Kiarostami comme dans Où est la maison de mon ami ? ou Devoirs du soir... Déjà on remarque dans ce premier court métrage, la simplicité dans la manière de raconter une histoire dans sa continuité, l’absence de dialogues mais le travail réalisé sur la bande son et l’attachement du réalisateur pour le réalisme. Abbas Kiarostami y définit sa méthode de travail : filmer dans des décors naturels, avec des acteurs non professionnels, filmer la vie quotidienne et simple de gens ordinaires, réaliser des films éducatifs mais non didactiques. Son œuvre est marquée d’un humour à la Tchekov et de nombreuses nuances poétiques.

La Récréation, le deuxième film d’Abbas Kiarostami, semble ne pas raconter d’histoire. Pourtant on y décèle déjà un thème cher à Abbas Kiarostami : l’éducation. Le film s’ouvre sur un lieu, l’école, lieu d’éducation mais aussi lieu de punition. L’instituteur, pour éduquer son élève, le punit et le renvoie hors de la classe. Pourtant l’enfant ne rentre pas chez lui mais erre dans la ville. Il a en effet peur d’une autre punition, celle de ses parents. Le rapport de l’individu à la communauté dont il est question ici, Abbas Kiarostami le développera à plusieurs reprises dans ses films suivants.

Dans Expérience, Abbas Kiarostami dessine la vie monotone et ennuyeuse d’un adolescent, le passage douloureux à l’âge adulte. À l’intérieur de ce jeune adolescent bouillonne une multitude de sentiments. Comme dans les deux films précédents, le héros est seul, isolé, abandonné à lui même. Il se trouve au milieu des photos accrochées dans l’atelier, parmi des visages humains sans âme et sans voix. Apparaît ici le thème de la solitude urbaine. Dans l’une des scènes, on photographie un enfant nommé Omid (ce qui signifie l’espoir). On entend le déclic de l’appareil photo puis un silence pesant s’installe. Durant un long moment, l’image reste fixe et le spectateur est face à l’objectif. On a l’impression que l’appareil photo capture l’âme des sujets et les sépare du réel sans leur laisser aucun espoir ! Ce scénario a été écrit avec Amir Naderi qui évoque là sa propre adolescence. Abbas Kiarostami est un observateur du quotidien et de la poésie qui s’en dégage. »
Mamad Haghighat, extrait du dossier de presse

Séances

mercredi 15 juin à 15h
samedi 18 juin à 16h
dimanche 19 juin à 19h