Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

INVASION


de Hugo Santiago



PROGRAMMATION AVRIL 2011

Argentine, 1969, 2h09, VOSTF
avec Olga Zubarry, Lautaro Murua, Juan Carlos Paz

INVASION
Dans une ville "imaginaire" d’Amérique latine, Aquilea, les premiers signes d’une invasion font jour. Pour lutter contre les envahisseurs, une poignée de rebelles entre en résistance. Mais tous, un à un, tomberont au combat. Parabole politique et film d’action existentialiste, Invasion est un film unique son genre.


« On pense à tous les grands modernes de l'époque, d'Antonioni à Godard (surtout Le Petit Soldat). Mais le film possède en sus une irréductible singularité due à ses auteurs : Borges pour le caractère inextricable et cyclique du récit, Bioy Casares pour l'angoisse, l'enfermement et la menace (presque humoristique quand un des personnages dit : "Attention, il me semble entendre une guitare.") Bref, un étrange mythe moderne, une sorte d'Illiade sans héros et sans drame. »
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

« Rien ne prépare à la découverte d'Invasion : ni son statut de film maudit (le négatif original « disparu » en 1978 sous la dictature argentine) ; ni la filmo méconnue de Santiago ; ni la présence au générique de l'écrivain Jorge Luis Borges, qui manifesta son enthousiasme pour un film en lequel il voyait possiblement « le premier exemple d'un nouveau genre fantastique ». On peinerait aujourd'hui à trouver la descendance de cet objet unique, cousin vague de l'Alphaville de Godard. On est ici à Aquilea, ville irréelle que s'apprête à envahir une armée d'hommes en costumes gris. Ville de fantômes où une poignée de vivants (costumes noirs) s'organise et résiste. A la tête du réseau, un monsieur aux faux airs de retraité paisible. En son coeur, un couple où l'homme, quasi-héros, ignore que sa discrète femme, si éloignée du cliché de la pasionaria, s'active du même côté que lui le peu d'échange entre eux faisant masque. C'est l'une des idées géniales de ce film d'action existentialiste et sec. La tension (et les flingues) de la meilleure série B américaine, loin d'accuser le poids métaphysique d'une fiction borgésienne, y puisent une vibration poignante, magnifiée par le noir et blanc de Ricardo Aronovich. Que les motifs des uns et des autres, envahisseurs ou résistants, nous demeurent obscurs n'enlève rien à la beauté de la chose ni à l'angoisse qu'elle diffuse. Au contraire : là est sa dimension de fable universelle. Hugo Santiago, qui débuta comme assistant de Robert Bresson, vient d'achever Le Loup de la côte Ouest. Invasion était son premier long métrage. Présenté à Cannes en 1969, il n'était jamais sorti en France. »
François Gorin, Télérama

Séances

mercredi 20 avril à 18h
vendredi 22 avril à 18h30
samedi 23 avril à 21h