Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

JARDINS DE PIERRE (GARDENS OF STONE)


de Francis Ford Coppola



PROGRAMMATION FÉVRIER 2007

USA, 1987, 1h52, VOSTF
Avec James Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones

JARDINS DE PIERRE (GARDENS OF STONE)
Cimetière d’Arlington. Un militaire chargé de rendre les derniers hommages aux soldats morts au Vietnam s’interroge sur l’utilité d’un tel sacrifice. Superbe réflexion sur la guerre et le métier de soldat. Une œuvre profondément émouvante, humaine et généreuse, dans la lignée de John Ford.

« Un travail extraordinaire de Coppola sur le point de vue. D’abord les Jardins de pierre se profile comme regard différent de celui d’Apocalypse Now sur le Vietnam, comme une immersion en coulisse, beaucoup moins spectaculaire, moins sanglant, mais tout aussi dramatique, un témoignage important, sans images de guerre proprement dites. Coppola propose le temps d’un film de modifier la sensation du spectateur, d’humaniser son regard. Le film s’ouvre en effet sur une cérémonie de deuil dans un cimetière militaire, séquence que l’on retrouvera presque à l’identique pour clore le récit. Entre temps, un récit modifiera le regard du spectateur sur cette même séquence dans une volonté d’humanisation évidente. Ce que l’on regardait au début sans sensation, un peu comme si on se retrouvait devant un journal parlé, devient pour finir touchant. Le spectateur métamorphosé par un point de vue initialement froid et indifférent vers un regard impliqué. Sans nul doute, à nouveau une immense virtuosité du réalisateur, jouant subtilement du code de narration pour emmener son spectateur exactement là où il le désirait. (…) Coppola propose un regard ambigu en mêlant le discours amer, cynique et irrévérencieux à celui d’un hommage profond pour ces guerriers de pacotille qui honorent les morts. Ce qui est brillamment suggéré dans ce récit, c’est la notion de culpabilité qui règne dans les esprits mêmes des soldats qui apparaissent comme des planqués. Et bien au-delà de ce regard sur ces soldats en coulisse, c’est de la guerre du Vietnam dont Coppola veut en encore parler ici. Un point de vue à la fois cynique et compatissant qui rejoint complètement celui d’Apocalypse Now, mais sous une autre formule d’approche. A noter l’utilisation d’une musique de Barry Lyndon, qui est certainement l’occasion pour Coppola d’indiquer à quel point il est d’accord avec Kubrick sur le côté "folie de la guerre", avec cette même intension d’unir dérision et dramatisation dans un regard plus global sur le traitement cinématographique de la guerre au cinéma. (…) Gardens of stone, la face B, le côté yang de Apocalypse Now. »
Chris Lynch E

SEANCES

vendredi 16 février à 18h30
dimanche 18 février à 18h
mardi 20 février à 20h30