Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

JULIETTE DES ESPRITS (GIULIETTA DEGLI SPIRITI)


de Federico Fellini



PROGRAMMATION SEPTEMBRE 2004

Italie, 1965, 2h09, VOSTF
avec Valentina Cortese, Mario Pisu, Giulietta Masina, Sandra Milo

JULIETTE DES ESPRITS (GIULIETTA DEGLI SPIRITI)
Juliette, une femme bourgeoise, timide et délaissée par son mari, apprend que celui-ci la trompe. Elle engage un détective qui enquête sur l'infidélité supposée du mari. La voisine de Juliette, beauté blonde et pulpeuse, s'habille de façon extravagante et entretient une grande quantité et variété d'hôtes bizarres. Impressionnée par ce monde étrange, fascinée et presque séduite par un beau jeune homme aux yeux de velours, Juliette chavire. Un monde fantastique envahit son esprit troublé : sujette à des visions, elle est visitée par des "esprits". En réalité, des émanations de son imagination et de son inconscient. Toute cette agitation psychique la conduit à évoquer des souvenirs d'enfance. Ces visions, ces pensées, l’aident à se retrouver et à accepter la réalité.

Juliette des Esprits est la suite immédiate - et le pendant - de Huit et Demi, film-charnière dans l'œuvre de Fellini, puisqu'il inaugure sa période "surréaliste". Auparavant, la poésie qui émanait de ses films était relativement sage, réaliste. A partir de Huit et Demi, tout bascule dans le fantasme, les images oniriques, morcelées, baroques, folles. Le héros de Huit et Demi, alter ego de l'auteur, était décrit dans toutes ses dimensions psychologiques et psychanalytiques. On avait même accusé Fellini de paranoïa et de misogynie. Sa réponse fut Juliette des Esprits, le portrait d'une héroïne qui derrière une apparence de "femme quelconque", cache d'extraordinaires richesses intérieures. De plus, Juliette des Esprits fut le premier long métrage en couleurs de Fellini. Il joua ici de la chromie avec beaucoup de liberté, créant un univers plastique décalé par rapport au réel.

« Ayant exploré l’âme de son alter ego (dans Huit et demi), il s’attaque à celle d’une jeune femme moyenne, « normale ». Contrairement aux apparences, et contrairement à ce que l’on a dit, il ne s’agit pas de la répétition d’une même démarche ; d’une copie au féminin du précédent chef-d’œuvre. Il s’agit d’une autre aventure, aussi exceptionnelle, aussi passionnante et, plastiquement, encore plus délirante. Le coup de génie de ce film très sous-estimé réside dans la similitude entre la représentation de l’imaginaire fabuleux du personnage et la description de son environnement prosaïque. Ici, tout est exceptionnel, déroutant, inquiétant, bizarre, excitant. » Gilbert Salachas, Télérama du 14 août 1996.



SEANCES

JEUDI 2 SEPTEMBRE A 18H30
VENDREDI 3 SEPTEMBRE A 20H30
SAMEDI 4 SEPTEMBRE A 18H30
DIMANCHE 5 SEPTEMBRE A 20H30