Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Kagemusha, l'ombre du guerrier (Kagemusha)


de Akira Kurosawa



RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA (LES ANNÉES TOHO - PARTIE 1) • MARS-AVRIL 2016

Japon-USA, 1980, 2h59, VOSTF
avec Tatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara
NUM • VERSION RESTAURÉE

Kagemusha, l'ombre du guerrier (Kagemusha)
Au XVIème siècle, le clan Takeda est l’un des plus puissants du Japon, mais son chef Shingen Takeda est mortellement blessé lors du siège du château de Noda, et ordonne à ses vassaux de dissimuler sa mort. Son frère repère un sosie parfait mais son entourage craint qu’il soit démasqué. Parabole sur l’illusion de l’exercice du pouvoir teintée de visions cauchemardesques, Kagemusha a été partiellement produit par Francis Ford Coppola et George Lucas, affirmant ainsi leur dette à l’égard de celui qui les notablement influencés, Akira Kurosawa.

"La différence majeure avec les films de samouraïs de Kurosawa tournés avant Kagemusha, c’est l’abandon de l’humanisme fordien. Proches des conceptions archaïques du théâtre et de la commedia dell’arte, les précédents films épiques du maître assignaient aux paysans la fonction d’amuseurs, en leur confiant des intermèdes bouffons entre deux scènes nobles avec des samouraïs et des aristocrates. Ici, pas question de détendre l’atmosphère avec des farces. Certes, le deus ex machina est un rustre qui effectue un crossover, passant directement du ruisseau au trône, mais ce faisant, il ne fait qu’esquisser quelques gestes familiers qui trahissent ses origines populaires. L’enjeu est précisément de montrer comment l’habit fait le moine, comment ce va-nu-pieds va se glisser dans la peau de son modèle aristocratique et en adopter rapidement la dignité et l’aplomb, trompant même le petit-fils du seigneur mort. Avec Kagemusha, film modèle qui reste dans la ligne shakespearienne de l’œuvre de Kurosawa, mais adopte une facture résolument documentaire, tout un pan du cinéma de genre apparaît soudain affreusement théâtral et artificiel." Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

"Un film dont l'ampleur et le coût de production ont nécessite l'apport de capitaux américains. Sans l'amitié agissante de Francis Ford Coppola et de Georges Lucas, le plus grand cinéaste japonais vivant, l'auteur des Sept samouraïs, du Château de l'araignée, de Dersou Ouzala, n'aurait pas pu réaliser Kagemusha, et nous aurions été privés d'une œuvre capitale, où les cris et la fureur des fresques historiques se mêlent à une méditation sur l'ambition, le pouvoir et les arcanes de ce qu'on appelle l'identité (...). Parfois lent et répétitif, ce très grand film ? Oui, sans doute, à des yeux d'Occidentaux. Mais qu'importent nos impatiences, seul nous reste en mémoire ce souffle épique, la grandeur et la beauté de ces incomparables images, et cette voix du cinéaste qui nous murmure que, ici-bas, tout est songe et illusion". Jean de Baroncelli, Le Monde

Séances

samedi 26/03 20:30 - - lundi 28/03 16:00 - - mercredi 30/03 14:30 - - dimanche 3/04 13:00

> Programme en complément de la rétrospective Les années Toho - partie 1