Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

L'AFFAIRE AL CAPONE (THE SAINT VALENTINE'S DAY MASSACRE)


de Roger Corman



PROGRAMMATION MAI 2011

USA, 1967, 1h40, VOSTF
avec Jason Robards, George Segal, Ralph Meeker
RÉÉDITION

L'AFFAIRE AL CAPONE (THE SAINT VALENTINE'S DAY MASSACRE)
Dans le Chicago des années 20, la prohibition bat son plein, les meurtres se multiplient et les gangs s'enrichissent. Al Capone et Bob Moran sont à la tête de deux gangs rivaux qui s'affrontent pour devenir les maîtres de la mafia... Un film de gangster au style sec, presque documentaire, mais ponctué ici et là de savoureuses doses d'humour noir....

Bénéficiant exceptionnellement d'un budget cossu et tournant pour le compte d'une major (la Fox, où il avait commencé sa carrière comme simple coursier), Roger Corman a néanmoins filmé L'affaire Al Capone selon ses méthodes habituelles, guidé par son légendaire souci d'économie (le coût final fut d'ailleurs de 400 000 dollars moindre que celui planifié). La rapidité de conception et d'exécution recouvre ici l'approche esthétique adoptée : au romantisme que diffusaient souvent les films de gangsters (voir, peu avant le film de Corman, Bonnie and Clyde d'Arthur Penn) le cinéaste a préféré un style sec, clinique, semi documentaire (mais ponctué ici et là de savoureuses doses d’humour noir). Le film se veut une reconstitution objective, fidèle jusque dans le moindre détail à la réalité : dates, heures et autres données numériques émaillent ainsi le commentaire en voix off, qui joue un double rôle de distanciation et d’authentification par rapport aux événements relatés. Film de genre spectaculaire et violent, L’affaire Al Capone se double d'une expérience formelle forte. Corman, comme il l'avait déjà fait dans Mitraillette Kelly ou le fera dans Bloody Mamma, mais aussi comme dans la plupart des autres genres qu'il a pu explorer, se focalise surtout sur la personnalité névrotique ou psychotique de ses personnages : il ne les glorifie pas, ne les juge pas non plus. Seules comptent pour lui leur volonté de puissance et leur hybris, qu'il sait parfaitement saisir dans leur dimension dérisoire. De ce point de vue, la composition outrancière et par moments hystérique de Jason Robards dans le rôle d'Al Capone (initialement destiné à Marlon Brando) traduit parfaitement la vision du cinéaste, pour qui les gangsters ne sont ni des rebelles ni des héros, mais des monstres pathétiques.
Extrait du dossier de presse du film

Séances

mercredi 25 mai à 18h30
samedi 28 mai à 20h
dimanche 29 mai à 15h