Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

LE VENT NOUS EMPORTERA (BAD MA RA KHAHAD BORD)


de Abbas Kiarostami



PROGRAMMATION JUIN 2011

Iran, 1999, 1h55, VOSTF
avec Behzad Dorani

LE VENT NOUS EMPORTERA (BAD MA RA KHAHAD BORD)
Des étrangers en provenance de Téhéran arrivent pour un court séjour à Siah Dareh, un village du Kurdistan iranien. Les habitants ignorent la raison de leur venue. Les étrangers flânent surtout dans l'ancien cimetière et font croire aux villageois qu'ils sont à la recherche d'un trésor. Une poésie énigmatique et insaisissable émane de ce film qui nous invite au voyage, sur les routes poussiéreuses des régions septentrionales de l'Iran...

« Théorique et sensuel, lyrique et politique, énigmatique ou même burlesque, le nouveau Kiarostami permet de réactiver le terme trop galvaudé de chef-d'oeuvre. Une voiture qui chemine sur une route en lacet, la beauté du paysage balayé par des panoramiques aussi simples que majestueux, des voix d'hommes (combien sont-ils ?) qui s'engueulent sur le chemin à suivre. Beaux comme les huiles d'un grand paysagiste, ou comme ces photographies que Kiarostami expose en même temps que sort son film, les plans inauguraux du Vent nous emportera suivent l'intrusion d'un objet mouvant dans un monde immobile. Mais c'est à force de mouvements infimes et réguliers, mystérieux et quotidiens, que ce paysage de labeur confine à l'immobilité, comme une mer qui scintille au couchant : il n'est que vibrations secrètes. (...) Avec Le Vent nous emportera, il renouvelle le prodige d'un film dont les différents penchants s'additionnent plutôt qu'ils ne s'excluent, pour innerver un même fleuve de doutes et d'évidences, un film à la fois purement théorique et d'une sensualité irradiante, qui ne laisse jamais oublier les dispositifs qui le fondent, mais qui s'en libère à chaque instant, dans des envolées qu'il faut bien qualifier de lyriques. Car si Kiarostami reste un cinéaste "à système", même si celui-ci est sujet à ajouts (ici le hors-champ), retranchements et variations infinis, son cinéma n'est jamais systématique, peut-être parce que sa grille de représentation semble émaner du monde même. Cette grille, Kiarostami ne la pose pas sur la réalité, mais cherche à la révéler comme son architecture invisible à l'oeil nu, sa vérité poétique profonde, et non comme sa seule mise en forme arbitraire. »
Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles

« « Ne coupez pas », un peu ce que l'on a envie de dire à Kiarostami, tant ce qu'il montre est à la fois limpide et complexe, quotidien et sublime. »
Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur

Séances

jeudi 16 juin à 21h
dimanche 19 juin à 16h30
lundi 20 juin à 18h30