Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

LES POUPÉES DU DIABLE (THE DEVIL-DOLL)


de Tod Browning



PROGRAMMATION MARS 2011

USA, 1936, 1h18, VOSTF
Avec Lionel Barrymore, Maureen O’Sullivan, Frank Lawton

LES POUPÉES DU DIABLE (THE DEVIL-DOLL)
Victime d’un complot mené par ses associés, le banquier Paul Lavond est envoyé au bagne. En prison, il fait la connaissance d’un chimiste qui a découvert un procédé permettant de rapetisser les animaux. À sa sortie, Lavond entreprend de se venger en se servant de l’invention du chimiste... Mise en scène inventive et humour noir délivrés par l’un des maîtres du cinéma fantastique des années 30.

« Rapide (1h18), drôle, émouvant, bourré d'invraisemblances dans chacune de ses images, Les Poupées du diable est conforme à son sujet : une miniature et une imparable arme de cinéma. »
Aurélien Ferenczi, Télérama

« (…) chez Browning, le monstre est déjà et avant tout dans l'humain, avec pour théâtre privilégié le corps. L'enjeu de la mise en scène, c'est de mon(s)trer frontalement ces corps doubles (le bienfaiteur-malfaiteur de The Black Bird), aberrants, excessifs et/ou mutilés (le vrai faux manchot du sublime L'Inconnu) en sachant que l'homme n'est jamais que la somme de ses faux-semblants et de ses difformités. Browning joue le jeu de ces corps et se place à leur échelle, qu'il s'agisse des humains miniaturisés des Poupées du diable (à comparer avec L'Homme qui rétrécit de Jack Arnold) ou bien sûr des nains de Freaks, où ce sont les êtres "normaux", c'est-à-dire normatifs, et en l'occurrence moralement monstrueux, qui débordent des limites du cadre. 
D'où aussi la vieille fascination, héritée du cirque chez cet ancien contorsionniste, pour la transformation à vue de l'illusionniste ou l'exhibition sans collure d'un corps impossible, qui culminent bien sûr dans son travail avec Lon Chaney, "l'homme aux mille visages", mais aussi dans l'incroyable plan fixe de Freaks qui montre l'homme-tronc allumant avec une grâce infaillible sa cigarette, en substituant à la pitié une admiration pour la performance tout en soulignant le parfait naturel du geste et de la situation.
(…) Que l'autre soit difforme, surnaturel, ou simplement étranger, il est toujours, chez Browning, humain, trop humain. Ils sont des nôtres. Mais aussi bien, c'est nous qui sommes des leurs. »
Serge Chauvin, Les Inrockuptibles

Séances

samedi 5 mars à 15h
mardi 8 mars à 21h
dimanche 13 mars à 14h30
lundi 14 mars à 18h30