Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Fureur de Vivre (Rebel Without a Cause)


de Nicholas Ray



CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • AOÛT/SEPTEMBRE 2012

USA, 1955, 1h51, VOSTF
avec James Dean, Natalie Wood, Sal Mineo
RÉÉDITION

La Fureur de Vivre (Rebel Without a Cause)
La vie familiale de Jim n'a jamais été très stable. Arrêté pour ivresse, il rencontre Judy, l'égérie du groupe de Buzz. Ce dernier provoque Jim dans une course où Buzz trouve la mort. Pris pour un délateur et incompris par ses parents, Jim se cache avec Judy. Nicholas Ray épingle l’Amérique florissante des fifties, trop sûre d’elle, incapable de détecter le malaise d’une jeunesse en rupture avec les conventions sociales et familiales. Le jeune héros révolté qu’incarne James Dean annonce, de plus, les antihéros des décennies suivantes qui allaient prôner la contestation sociale et la libéralisation des mœurs.

"La Fureur de vivre : ce beau titre lyrique dégage un parfum diffus de drame adolescent. A cet égard, le titre original, Rebel Without a Cause (rebelle sans raison) est plus précis : la violence qui anime ces trois adolescents (James Dean, Natalie Wood et Sal Mineo) n’aurait pas de raison objective. Sauf que le scénario désigne expressément pour chacun d’entre eux un conflit parental, en particulier un problème avec le père. Mais la mise en scène de Nicholas Ray évite d’enfoncer ce clou trop simple, choisissant d’élargir leur vertige existentiel. Loin des poncifs œdipiens alors en vogue à Hollywood (on mettait alors la psychanalyse à toutes les sauces, souvent les plus simplistes), Nicholas Ray montre finement ­ à travers les personnages de James Dean et Natalie Wood ­ comment le conflit parental peut servir d’alibi à une délectation complaisante. En revanche, pour le personnage de Sal Mineo, auquel on sent que Ray s’intéresse le plus, cette frustration d’affection paternelle est l’origine d’un profond mal-être, d’une solitude palpable qui le mènera tout droit à la tragédie. Le plus beau passage du film est celui où il convainc le couple Wood-Dean de le suivre dans son refuge, un château coctalien abandonné. Là, l’espace de quelques heures, il n’est plus seul. Le reste des décors, du bord de la falaise au planétarium, témoigne de la poésie de Ray, de sa faculté à donner une dimension lyrique au drame intime de ses personnages."
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles

Séances

Mardi 21 août 2012 à 21:00
Lundi 27 août 2012 à 21:00
Vendredi 31 août 2012 à 18:45
Samedi 1er septembre 2012 à 21:30
Lundi 3 septembre 2012 à 18:45