Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

M LE MAUDIT (M)


de Fritz Lang



PROGRAMMATION MARS 2007

Allemagne, 1931, 1h45, VOSTF
Avec Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens

M LE MAUDIT (M)
Un sadique assassine des petites filles. La pègre et la police se mettent à sa recherche... Souvent présenté comme une parabole de l’Allemagne pré-nazie, la puissance du film tient moins à son aspect documentaire qu’à l’imagination poétique et visuelle du cinéaste, fortement marqué par l’expressionnisme.

«Le premier film parlant de Lang est aussi l’avant-dernier qu’il réalisa en Allemagne. Tourné sous le titre initial Mörder unter uns (Les Assassins sont parmi nous), il attira l’attention des nazis qui, se sentant visés, tentèrent de le faire interdire. Pourtant, Lang s’attachait avant tout à une réflexion sur le crime et s‘inspira du cas authentique de Kürten, "le Vampire de Düsseldorf". De ce point de vue, on peut considérer le film comme une remarquable reconstitution d’un cas pathologique en même temps que la description précise des méthodes d’investigation policières et du milieu de la pègre. Si le portrait social et moral de l’Allemagne de Weimar est hallucinant, il ne faudrait pas extrapoler à l’excès l’ambition consciente de Lang, qui vise bien moins ici à dénoncer la montée du nazisme qu’il ne le fera dans Le Testament du docteur Mabuse. Mais la puissance d’évocation de M tient moins à cet aspect documentaire qu’à l’imagination poétique et visuelle du cinéaste. Si le style est plus réaliste, il est encore fortement marqué par l’expressionnisme. La mise en scène est conçue comme un immense piège qui enserre peu à peu le maudit. Ombres et lumières, grilles, lignes, angles aigus, cercles, miroirs agressent et cernent l’assassin dans le labyrinthe d’un destin qui, pour n’être plus exclusivement externe, comme dans Les Trois lumières ou les Niebelungen, n’en est pas moins implacable. Par sa souplesse d’écriture et ses thèmes (l’homme double et traqué, l’hystérie de la foule, la vengeance…), M annonce les grandes œuvres américaines de Lang et leur univers infernal, soumis à la nécessité et voué à la mort. »
Joël Magny, critique aux Cahiers du cinéma


SEANCES

mardi 13 mars à 20h30
dimanche 18 mars à 18h30