Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

MEMBRES ET PARTENAIRES

Mathias Delplanque joue sur Les Maîtres fous


de Jean Rouch



bulCiné • JANVIER 2019

France, 1955, 29 min, documentaire
NUM, version restaurée

Mathias Delplanque joue sur Les Maîtres fous
Invité par les Haoukas, à qui il avait montré un de ses films, à venir voir leurs cérémonies de possession où ils transcrivent leur vision du monde moderne, de la puissance coloniale et de ses rites, Jean Rouch filme en toute liberté avec une caméra qui ne permettait que de tourner des plans de 25 secondes. Le film choqua par sa crudité, sa violence et l’image qu’il montrait de l’Afrique fut violemment contestée en Europe et en Afrique. Qui sont les maîtres ? Qui sont les fous ?

Mathias Delplanque
est un artiste multi-facettes, à la fois compositeur de musique électronique, producteur, performeur, improvisateur, concepteur d'installations sonores, critique musical, illustrateur sonore, compositeur pour la danse et le théâtre, pédagogue (ateliers de créations sonores). Auteur de multiples projets solo, membre fondateur de plusieurs ensembles musicaux, il a sorti plus d'une vingtaine de disques sur divers labels internationaux et se produit fréquemment sur scène, seul ou accompagné d'autres musiciens. Son travail dans l'espace est régulièrement présenté en galeries et centres d'art.

Note d'intention :
"Avec Les Maîtres Fous de Jean Rouch, je réalise aujourd’hui mon premier ciné-concert. Ce projet est né d’une discussion entre l’association bulCiné, le label WARM et moi-même, et c’est avec un très grand plaisir que je me lance dans l’expérience. Je connais le cinéma de Jean Rouch depuis mon enfance passée au Burkina Faso. J’ai vu très jeune Cocorico Monsieur Poulet, Petit à petit et d’autres de ses films dans la "salle" de cinéma à ciel ouvert du Centre Culturel Français de Ouagadougou. Et même si mes souvenirs sont imprécis à ce sujet, j’ai peine à dissocier ces œuvres de leur réception par le public qui m’entourait – le spectacle ayant généralement autant lieu dans la salle que sur l’écran...
Je n’ai découvert
Les Maîtres Fous qu’assez tard, autour de mes vingt ans. Ça a été un choc brutal, une expérience profondément marquante, tant sur le plan visuel que philosophique. Il y a quelque chose d’intolérable dans ce film, qui s’adresse aussi violemment à l’estomac qu’au cerveau. La manière dont il bouleverse les idées reçues sur la notion d’inconscient collectif, sur le rapport à la tradition, aux ancêtres, sur les liens entre monde occidental et monde africain... Sa conclusion, géniale et visionnaire, véritable charge contre les principes psychothérapiques à l’occidentale... Tout cela est mené de façon magistrale et ramassée et produit une œuvre sidérante.
Plutôt que de réaliser une nouvelle "bande-son" pour ce film, j’ai préféré me dire que j’allais tenter une confrontation avec celui-ci. J’ai travaillé, avec mes propres outils, à un "live en regard" du film, autour des idées de débordement, de transe, de crise, de catharsis… Et je me suis demandé : à quoi me pousse ce film ? Quelles réactions provoque-t-il en moi ? Quels sont ses échos dans le monde dans lequel je vis aujourd’hui ? Dans ma pratique de musicien et dans mes usages d’amateur de musique ?
"

> ciné-concert précédé de deux courts métrages

Au pays des mages noirs de Jean Rouch (France, 1947, 13 min • NUM, version restaurée)
et Jean Rouch, premier film 1947-1991 de Dominique Dubosc (France, 1994, 26 min)
Dans la salle du comité du film ethnographique au Musée de l’Homme Jean Rouch évoque les conditions de réalisation et de sortie de son "premier film", Au pays des mages noirs, court métrage documentaire évoquant la vie des Songhai sur les bords du fleuve Niger. Il explicite le travestissement des images opéré par le commentaire des Actualités françaises, qui produisent le film pour les salles. Devant la caméra, Jean Rouch improvise pour ce film qui apparait comme le premier de sa filmographie, un nouveau commentaire, cette fois en harmonie avec les images tournées en 1947. Il termine ainsi, en 1991, son premier film.

Séance unique

• Vendredi 1er février 2019 à 20:30 • préventes en caisse à partir du samedi 19 janvier

> WARM, chez qui Mathias Delplanque a sorti 3 albums de son projet PLY, s'associe à cette soirée pour fêter ses 3 ans en offrant un verre après la séance et en faisant gagner des disques aux spectateurs.

Bande-annonce