Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Rencontre avec Agnès Godard


Cycle Agnès Godard



CYCLE AGNÈS GODARD • OCTOBRE-NOVEMBRE 2018

Rencontre avec Agnès Godard
• Dimanche 4 novembre 2018 à 18:30 • rencontre avec Agnès Godard, (entrée libre)
> Écouter la rencontre en ligne en cliquant ici.

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Entendre Agnès Godard parler de son apport à une dizaine de films est une occasion rare d’entrer en cinéma par la voix de celle qui en maîtrise la lumière, artificielle ou naturelle, celle qui en crée l’image, la directrice de la photo. C’est à elle que le réalisateur - ou la réalisatrice, 4 dans cette rétrospective - confie le soin de traduire ses intentions sur l’écran, c’est elle la responsable des lumières et des ombres, des couleurs et du grain. On imagine les longues discussions à partir du scénario, les liens de travail avec les responsables des décors puis, sur le plateau, avec les techniciens et les comédiens. Il faut trouver à tous les problèmes les solutions qui conviennent à tous, tout en conservant son exigence esthétique, celle qui a fait la réputation d’une directrice de la photo capable de s’adapter à des univers visuels différents tout en restant elle même.

On est dans de l’esthétique, où l’étude de la peinture a sa part, après tout les peintres flamands se posaient déjà la question de la lumière dans leurs tableaux. On est aussi dans de la technique, ce par quoi on transcrit les intentions esthétiques : il faut un solide bagage en optique pour savoir quelles focales choisir en fonction de ce que veut le réalisateur, des connaissances sérieuses en sensitométrie pour faire le choix de la pellicule. Et nous parlons ici du temps qui déjà s’éloigne où la pellicule était reine. Qu’en est-il maintenant du numérique, comment s’est passé le passage d’une technique à l’autre ? Quels effets esthétiques cela a-t-il eu ?

La capacité à faire face à tout, cela exige une solide formation. En l’occurrence, pour Agnès Godard, après des débuts dans le journalisme, l’Idhec, devenu depuis la Fémis. Études suivies par un passage essentiel sur le tournage de L’État des choses de Wim Wenders où elle fut l’assistante d'Henri Alekan, une référence en matière de directeur de la photographie. Puis vint l’expérience.

Un coup d’œil sur sa filmographie montre une constante : les nombreuses collaborations avec Claire Denis dont elle sut traduire les différents choix narratifs, couronnée qu’elle fut en 2001 par le César de la meilleure photographie pour le remarquable Beau travail, le bien nommé. Puis il y eut tous les autres, en France comme à l’étranger. Quel rapport y a-t-il entre les légionnaires de Claire Denis, les émigrés siciliens de Crialese, la montagne d’Ursula Meier, le Nantes des années cinquante d’Agnès Varda ou les corps qui s’étreignent chez Lifshitz ? Agnès Godard. Qu’est-ce qui pousse les auteurs à faire appel à ses services, sinon la conscience qu’ils ont qu’elle réussira à traduire leurs intentions, même s’ils ont repéré son travail sur des films très différents ? Qu’est-ce qui pousse Agnès Godard à travailler avec eux ?
Toutes questions auxquelles les spectateurs du Cinématographe auront la chance d’entendre les réponses d’Agnès Godard. Et qui ne seront pas que théoriques mais pourront s’appuyer sur la vision récente de neuf films représentatifs de son travail. C’est tout le sens d’une telle rétrospective.
Guy Fillion

Rétrospective proposée en partenariat avec l'association Ciné Femmes.

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