Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

SERENADE A TROIS


de Ernst Lubitsch



PROGRAMMATION OCTOBRE 2004

USA, 1933, 1h31, NB, VOSTF
avec Gary Cooper

SERENADE A TROIS
Dans le train qui les conduit à Paris, un auteur dramatique en quête de succès (Frederic March) et un artiste peintre (Gary Cooper) tombent amoureux d'une dessinatrice de publicité. Peu après leur arrivée dans la capitale, les trois amis décident d'habiter ensemble, selon un pacte "d'amitié chaste". Cette comédie brillante traite avec humour, fantaisie et virtuosité des péripéties sentimentales d'un trio amoureux.

Après avoir grandi et travaillé dans le magasin de son père, un tailleur juif, Ernst Lubitsch entre en 1906 au Gardelegen Theater. En 1911, Max Reinhardt lui confie le rôle d'un fossoyeur dans Hamlet. Au cinéma, il décroche son premier rôle comique en 1913 avec Meyer auf der Alm. Devenu populaire avec Die Firma heiratet (1914) de Carl Wilhem, Lubitsch joue son propre rôle dans Der Stolz der Firma (id.) : celui du commis juif attaché à un magasin de couture. Il passe à la mise en scène dès 1914.

Maître de la comédie sophistiquée, Ernst Lubitsch s'essaie aux superproductions historiques : Carmen (1918) est un élégant mélodrame qui révèle Pola Negri ; Madame Dubarry (1919) est un triomphe servi par Emil Jannings, Harry Liedtke et toujours Pola Negri. Lubitsch recrée là l'esprit du siècle de façon saisissante en dépeignant l'histoire sous forme de drame intime. De sa collaboration avec le scénariste Hans Kraly naissent d'autres trouvailles. Ainsi La Poupée (1919) exploite pour la première fois l'expressionnisme allemand à des fins comiques. Sumurum (1920), inspiré de son expérience théâtrale, est une pantomime orientale où Lubitsch apparaît en clown bossu. Mais le chef d'.uvre de la période reste La Princesse aux huîtres (1919), une satire au symbolisme annonciateur du pacte à venir entre la vieille Europe et l'Amérique prospère : d'un côté, le charme désuet du prince Nuki et de sa fille, de l'autre, l'éclat du millionnaire dit le " roi des huîtres ". Auteur de mises en scènes somptueuses, familier de tous les genres, Ernst Lubitsch séduit définitivement Hollywood avec Anne Boleyn (1920) puis avec La Femme du pharaon (1921). En 1923, il dirige Mary Pickford dans Rosita, d'après Don César de Bazan d'Ennery. Lubitsch comprend vite à quoi rêve l'Amérique : aux fantasmes nourris de sexualité et d'exotisme made in Europe se mêle un zeste d'interdit dû au puritanisme. Ses premières comédies américaines, telles que Comédiennes (1924) ou Le Patriote (1928), toutes jouées par des acteurs européens, révèlent la patte Lubitsch. Sur des scénarios généralement empruntés à Samson Raphaelson, auteur à succès de Broadway, le réalisateur construit des intrigues mondaines avec femmes chics et victimes, souvent heureuses de l'être. A la fois piquant et pudique, Lubitsch ne sombre jamais dans le vulgaire grâce à une écriture filmique qui sait couper à temps les scènes scabreuses et rebondir dans la pure légèreté. Au début du parlant, il signe des opérettes musicales qui prêtent à l'Europe le même visage hédoniste et heureux : notamment Parade d'amour (1929) avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald, également présents dans Une heure près de toi (1932) ou dans La Veuve joyeuse (1934). En 1932, Haute Pègre, brillamment distribuée (Miriam Hopkins, Kay Francis, Herbert Marshall), porte la comédie à son apogée. Pour Ange (1937), comédie devenue grave, Lubitsch dirige le couple Gary Cooper-Marlène Dietrich. Ninotchka (1939), satire politique teintée de glamour, transforme Greta Garbo en communiste progressivement convertie aux plaisirs capitalistes. Dans Jeux dangereux (1942), l'humour est une arme antinazie. En 1947, Lubitsch décède brutalement au milieu de sa dernière comédie musicale, The Lady in Ermine.

SEANCE

MARDI 12 A 20H30