Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

De Thomas à Frédérique


Deuxième épisode



WEEK END OUT 1 • FÉVRIER 2016

de Jacques Rivette
France, 1971, 1h50
avec Jean-Pierre Léaud, Michael Lonsdale, Bernadette Lafont, Éric Rohmer, Bulle Ogier, Barbet Schroeder, Juliet Berto, Françoise Fabian, Jean-François Stévenin
NUM • VERSION RESTAURÉE

De Thomas à Frédérique
Colin nous y apparaît comme quelqu’un qui non seulement distribue (ou vend) des messages, mais aussi en reçoit. Et ce par trois fois : C’est d’abord, dans un bistrot des Champs-Élysées, une jeune femme qui lui refile une feuille sur laquelle est écrite une phrase mystérieuse. Peu après, Colin découvre chez lui sous sa porte une nouvelle feuille de papier sur laquelle est écrite une autre phrase qui lui paraît non moins mystérieuse dans la mesure où, comme dans le premier cas, il ne lui est possible de la rattacher à aucun texte qu’il connaisse. Le troisième message lui est lancé du haut d’une cage d’escalier : c’est un texte plus long, mais très évidemment composé pour cacher, sous les apparences d’un mystère provocant, un sens qui doit être très simple. Bref : Colin se trouve en face d’un cryptogramme dont il tente d’entreprendre le déchiffrement. En voici le texte : Deux chemins s’ouvrent devant toi Treize pour mieux chasser le Snark Place-moi comme je dois l’être Ils n’auraient rencontré le Boo Sainte fut notre ambition Jum qui les vit s’évanouir Au port où tu dois aborder Passe le temps qui les gomma Une main guidera la tienne D’autres Treize ont formé un étrange équipage. Pour commencer, Colin est surtout frappé par la double mention du mot « Treize ». Or il a entendu parler de l’Histoire des Treize de Balzac et, pensant y trouver quelques éléments d’éclaircissement, il en entreprend la lecture. Il sent très vite qu’il est sur la bonne piste, car il découvre dans la préface de Balzac l’origine des deux textes qu’il avait précédemment reçus. Cependant, Frédérique continue son errance et ses « emprunts ». Son dernier truc : essayer de faire chanter deux vendeurs de photos porno. Ça rate. Elle se fait assez rudement vider du bistrot où elle opérait. En fait, Frédérique n’a pas d’autre occupation dans la vie que de tenter ainsi de soutirer de l’argent à droite et à gauche. Elle vit seule et n’a qu’un ami, Honeymoon, un homosexuel tendre et timide, présentement amoureux d’un garçon qu’il n’ose même pas aborder. Frédérique est en quelque sorte sa confidente : il lui parle de ses peines de cœur, à elle qui lui parle, parfois, de ses peines d’argent. Thomas, lui, continue ses exercices (et particulièrement, dans cette phase de son travail, l’exercice dit « d’agression »), mais c’est surtout du côté de Lili que plusieurs choses vont se nouer. Lili (que nous avons vue dès le début donner de mystérieux coups de téléphone) retrouve près du Palais de Justice Lucie, une avocate (Françoise Fabian). Au cours de leur conversation, il est plusieurs fois fait allusion au groupe dont elles font partie l’une et l’autre. Nous apprenons que Lucie continue de voir Pierre, Étienne, Warok... Nous apprenons qu’Igor, lui, a complètement disparu. De toute façon, Lili ne s’intéresse plus au groupe. Pourtant, elle a éprouvé le besoin d’en parler avec Lucie. Il est aussi une autre personne avec qui Lili a parlé du « groupe » : Élaine, actrice dans sa troupe, et par ailleurs secrétaire d’un certain Georges, avocat et ami de Lili. Celle-ci regrette d’ailleurs d’avoir parlé à Georges de ceux qu’elle appelle les « douze autres ».

samedi 6/02 14:30