Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Fogo


de Yulene Olaizola



LE MEILLEUR DE LA QUINZAINE DES RÉALISATEURS • SEPTEMBRE 2012

Mexique-Canada, 2012, 1h01, VOSTF
avec Norman Foley, Ron Broders, Joseph Dwyer
AVANT-PREMIÈRE

Fogo
La détérioration d'une petite communauté de l'île de Fogo contraint ses habitants à partir. Des lieux autrefois occupés par des humains prennent maintenant part à un véritable paysage de toundra. En dépit de leur avenir, certains résidents décident de rester, s'accrochant à leurs souvenirs et pleurant leur passé, lorsque la vie à Fogo était bien différente.

"Merci à la Mexicaine Yulene Olaizola pour l’oxygène glacé mais rêveur, âpre mais enivrant, dont elle a vaporisé le public avec son Fogo, sobre film aux forts accents documentaires qui nous transplante sur une île pelée du nord-ouest canadien, à quelques icebergs de Terre-Neuve.
Là, la caméra filme en plans fixes la micropopulation des derniers habitants, une poignée de résidents vestiges, sexagénaires pour les plus frais, tous masculins (même s’il est parfois évoqué une "vieille mère" dont il faut surveiller la santé) et tous rongés par la question de savoir s’ils doivent ou non abandonner ce bout de terre perdu, ingrat, neigeux, pour rejoindre la civilisation.
"La dernière fois que l’on avait savouré un festin de mystère contemplatif d’un tel climat, c’était avec Liverpool, de l’Argentin Lisandro Alonso. On y retrouve plus que la météo : une ambiance humaine, elle aussi, raréfiée mais dense, un goût flamand du portrait rapproché et un pendule artiste dicté par les forces de la nature.
Les dialogues tiennent en un feuillet : "T’as pas une bière ? " ou, plus tard, à propos d’une petite fiole de scotch, jugée "bonne jusqu’à la dernière goutte, comme la vie". Mais l’essentiel se passe de mots : il est dans les yeux pleins de larmes d’un vieil homme à profil d’oiseau, dans le mouvement d’un chien fidèle, dans la fatigue du bois à couper ou de l’eau à puiser et dans l’embrasement boréal où renaît le jour. C’était comme une parenthèse dans un paradis froid, une suspension désirée, une touche pause qui tombe pile."

Olivier Séguret, Libération

Séance unique

Dimanche 16 septembre 2012 à 20:30

Extrait