Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Soif du mal (Touch of Evil)


d'Orson Welles



L'ÂGE D'OR DU FILM NOIR AMÉRICAIN • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2020

USA, 1957, 1h50, VOSTF
avec Orson Welles, Charlton Heston, Marlène Dietrich, Janet Leigh
NUM, version restaurée

La Soif du mal (Touch of Evil)
Un homme arme une bombe, la dépose dans le coffre d’une voiture, un couple part avec, la rue est pleine de monde dont un couple dont le mari est salué à une frontière, la voiture passe et, plus loin, explose... Dans un célèbre plan de trois minutes, Welles vient de présenter le cadre de l’action, son atmosphère et le parti pris qui domine tout le film. Partant de la matière d’un film de série B, Welles travaille la longueur des plans, les mouvements de caméra, les cadrages osés, les éclairages expressifs et crée une tension interne, un univers sombre et fluide qui confère à l’action une aura exceptionnelle. C’est Charlton Heston qui l’impose à la production mais elle charcute et retourne en partie le film, finalement rétabli dans sa version initiale.

"Il y a surtout le policier monstrueux de Touch of Evil. Il forge les preuves parce que c‘est un professionnel et qu’il n’a pas de temps à perdre avec des cas qui sont pour lui simple routine. Mais quand il s’agit de la vie des gens, a-t-on le droit de bâcler le travail ? C’est la question que pose l’autre policier. Habitué à avoir raison et à représenter la loi, Welles se prend pour un démiurge qui refuse que la cohésion de SON monde soit dérangée. Belle parabole, sur le monde établi, qu’on ne peut ébranler, même si les lois en sont iniques. Ce policier abusif, c’est celui que tout flic a tendance à devenir, étant donné le pouvoir qu’on lui met entre les mains. Peut-on être policier entre la corruption, les lois qui vous lient les mains et la tentation de s’arroger le rôle de Dieu ? De policier à "sale flic" il n’y a qu’un pas. Et la morale revient à Welles : "C’était un sale flic, mais c’était un homme"." - François Guérif, "Le Film noir américain", éditions DeNoël

Séances • Septembre 2020

- - mercredi 16/09 21:00 - - dimanche 27/09 14:00 - - mercredi 30/09 20:45

Bande-annonce (VO)