Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Rebelle (The Fountainhead)


de King Vidor • Musique de Max Steiner



LA FOLLE JOURNÉE : DES CANYONS AUX ÉTOILES • JANVIER 2014

USA, 1949, 1h54, VOSTF
avec Gary Cooper, Patricia Neal, Raymond Massey

Le Rebelle (The Fountainhead)
Le jeune architecte Howard Roark est renvoyé de l'Université pour ses idées trop avant-gardistes. Soutenu par Henry Cameron qui le met en garde des effets que peut avoir l'obstination dans le travail de création, le jeune architecte continue à refuser tous compromis. Le traînant devant la justice, son individualisme et son insoumission finiront par le laisser sans contrats... Adapté du roman d'Ayn Rand "La Source vive", le film de King Vidor, d’une beauté émotionnelle puissante, s'appuie sur l'histoire du talentueux architecte Frank Lloyd Wright, très controversé à son époque. La magnifique photographie fortement contrastée en noir et blanc de Robert Burks et la composition musicale du grand Max Steiner enrichissent le film avec élégance, harmonieusement.

"Adapté très librement du beau roman d’Ayn Rand, lui-même adaptation très romancée de la vie du génial architecte Frank Lloyd Wright. Film tout aussi génial et puissant, exaltation de la flamme qui brûle en tout véritable créateur, cet albatros que ses ailes empêchent – parfois – de marcher. Seul Gary Cooper, au regard à la fois lucide et triste, pouvait interpréter ce rôle."
Alain Paucard

"Le Rebelle de King Vidor (The Foutainhead, 1949), d’après le roman d’Ayn Rand, est sans doute le plus célèbre des films hollywoodiens qui traitent de l’architecture. La caractérisation du personnage principal, qui a les traits de Gary Cooper, s’inspire, on le sait, de la biographie, de l’esthétique et de la "philosophie" de Frank Lloyd Wright. À ses spectateurs, Le Rebelle propose un double paradoxe. D’abord, Vidor, naguère chantre du "common man", y exalte un individualisme radical qu’on a pu qualifier de "fasciste" ; d’autre part, l’architecture montrée dans le film, au lieu d’évoquer celle qu’on associe habituellement à Wright (les lignes horizontales caractéristiques de l’École de la Prairie), fait plutôt songer au modernisme lui aussi radical de Mies van der Rohe et appartient à l’iconographie traditionnelle du gratte-ciel et à son symbolisme humoristique (Stieglitz, The City of Ambition). À y réfléchir, pourtant, ces contradictions ont valeur de symptôme et apparaissent comme définitoires du mouvement transcendantaliste américain, cadre idéologique de l’architecture de Frank Lloyd Wright comme de l’oeuvre cinématographique, immense et méconnue, de King Vidor."
Jean-Loup Bourget (ENS), professeur à l’École normale supérieure et critique à la revue Positif


Séances


Samedi 1er février 17h
Jeudi 6 février 18h30
Vendredi 7 février 20h30