Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Leto


de Kirill Serebrennikov



RETOUR VERS 2018 • JUIN 2019

Russie, France, 2018, 2h06, VOSTF
avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo
NUM

Leto
Leningrad, été 81. La scène rock locale est en pleine effervescence, les groupies s’y retrouvent au Leningrad Rock club, salle de concert d’État où, sous le regard d’officiels du parti, les groupes locaux font souffler un vent de liberté. Nourris à la culture pop anglo-saxonne, les artistes rivalisent de créativité pour inventer le son soviétique des années 80 qui préfigure le dégel à venir de la Perestroîka. C’est dans ce contexte que Viktor Tsoi, star montante, fait la connaissance de Mike Naoumenko, leader du groupe Zoopark, et de sa femme Natalia. Entre émulation artistique, amitié et triangle amoureux, les relations de ces personnages sont complexes, mais toujours empruntes d’une très grande douceur. Ce 6ème film de Serebrennikov est visuellement somptueux, d’une grande virtuosité narrative et il est totalement imprégné de cet esprit de liberté porté par tous les personnages du film. - Antoine Bourg

“Ce n’est ni un documentaire ni même un biopic. Leto, le dernier film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov, n’a pas l’ambition de raconter l’histoire vraie des musiciens Mike Naoumenko et Viktor Tsoï, grands noms du - très confidentiel à l’échelle mondiale - rock russe. “Nous avons écrit le scénario pour qu’il soit accessible à ceux qui ne connaissent même pas l’existence de Naoumenko et de Tsoï, explique l’auteur du script, le journaliste et écrivain Michael Idov, ancien rédacteur en chef de GQ Russie. C’est avant tout un triangle amoureux sur fond de culture non conformiste, une histoire d’amour. Et en second lieu, celle de jeunes gens qui luttent contre un monde étouffant en cherchant à ne pas le remarquer. La même histoire aurait pu se produire aux États-Unis dans les années 60, ou dans l’Angleterre de Thatcher, avec le punk.” Les événements et les noms réels sont incrustés dans un récit largement fantasmé et apocryphe sur les origines du rock russe, qui est une sorte “d’idéal platonique du rock américain, un rock’n’roll dont l’argent et l’élément commercial sont totalement absents”, définit Idov.
Tsoï et Naoumenko ne se sont pas vraiment rencontrés sur une plage du golfe de Finlande ; l’appartement communautaire de Mike et Natalia, recréé à une autre adresse, a été rempli d’objets vintage trouvés dans les brocantes ; et le fameux Rok-klub de Leningrad a été reconstitué dans une maison de la culture en ruines à Cronstadt. Mais chaque plan de Leto n’en ressemble pas moins à un cliché d’époque. Et le long-métrage est, selon les survivants, un témoignage fidèle de l’esprit et l’air du temps, le Leningrad (Saint-Pétersbourg) écaillé du début des années 80 et sa scène rock underground, romantique et naïve, qui se défonce à la musique américaine et au vin moldave bon marché.”
Veronika Dorman, Libération (décembre 2018)

Séances • Juin 2019

- - lundi 10/06 18:00 - - samedi 15/06 22:00

Bande-annonce