Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

No Country for Old Men


de Joel et Ethan Coen



RÉTROSPECTIVE JOEL & ETHAN COEN • AOÛT-SEPTEMBRE 2019

USA, 2008, 2h02, VOSTF • interdit -12 ans
avec Tommy Lee Jones, Javier Bardem, Josh Brolin
NUM, version restaurée

No Country for Old Men
À la frontière mexicaine, une transaction autour d’un trafic de drogue a mal tourné et un chasseur, qui passait par là, s’empare d’une valise pleine d’argent. Il va être maintenant la proie...Adaptation fidèle d’un roman de Cormac McCarthy, ce récit linéaire d’une traque présente une simplicité apparente qui rend le suspense prenant. Mais, de cette simplicité même, naît une atmosphère étrange que favorise le rythme lent et comme inexorable du montage. Les personnages finissent par devenir emblématiques d’un pays, d’une époque, d’une civilisation, sans devenir pour autant des abstractions. De même le désert texan est à la fois terriblement présent et terriblement symbolique, dimensions accentuées par le tournage à l’aube et au crépuscule.

"Les Coen reprennent assez fidèlement le récit et la tonalité du livre (...). Ils ont surtout apporté dans la corbeille de mariage leur humour bien particulier fait de loufoquerie à froid, de temps de latence (ce fameux interstice où l'on se demande s'il faut rire ou trembler) et d'absurdité Mitteleuropa. Ford et Peckinpah sont toujours là, du livre à l'écran, mais sont parfois rejoints par Kaurismäki et Kafka. Le lamento sans pathos de McCarthy sur une Amérique renvoyée à son archaïsme originel vire ici par touches discrètes vers le grotesque, la noirceur s'affuble parfois d'un nez rouge de clown très grinçant." Serge Kaganski, Les Inrockuptibles (janvier 2008)

"Les Coen jouent ici d'une gamme d'effets de flou inédits. Pris à travers vitres, encoignure de porte, pare-brise éclaté ou reflet bombé d'un écran de télé éteint, les personnages s'exténuent en silhouettes sombres ou morcelées. Réduites en poudre fine par le tamis de la mise en scène. Ce brouillage est salutaire : il empêche le film de se replier dans la mécanique parfaitement huilée du thriller (figures pleines, hyperprécision typique des cinéastes) et impose aux personnages de rester à l'écoute. Recoller en aveugle à l'action, s'exposer à la part d'illisibilité et d'inefficacité de la perception, voilà qui agit comme un coup de fouet dans une oeuvre plutôt encline à s'étourdir de sa transparence et de sa netteté." Vincent Malausa, Les Cahiers du cinéma (jan 2008)

Séances • Septembre 2019

- - mercredi 21/08 20:30 - - samedi 31/08 21:00 - - vendredi 6/09 18:15 - - dimanche 8/09 14:00

Bande-annonce