Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Ran


de Akira Kurosawa



RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA (LES ANNÉES TOHO - PARTIE 1) • MARS-AVRIL 2016

Japon-France, 1985, 2h42, VOSTF
avec Tatsuya Nakadai, Nezu Jinpachi, Masayuki Yui
NUM • VERSION RESTAURÉE

Ran
Au XVIème siècle, dans un Japon ravagé par la guerre, Hidetora Ichimonji décide de partager son fief entre ses trois fils. Mais les dissensions entre les frères plongent rapidement leurs familles, leurs foyers et la région entière dans le chaos ("ran"). Inspiré du Roi Lear de Shakespeare, Ran est la plus spectaculaire des fresques d’Akira Kurosawa, et celle dans laquelle se rencontrent avec le plus d’éclat ses inclinaisons pour l’histoire martiale de son pays, pour le théâtre et pour la peinture.

"Akira Kurosawa était fasciné par l'histoire de Motonari Mori, chef de guerre du xvie siècle, légendaire au Japon pour avoir su transmettre sa fougue, son courage, mais aussi sa sagesse à ses descendants. La genèse de Ran répond à cette interrogation : quel aurait été l'avenir de la famille Mori si les fils s'étaient opposés à leur père et s'étaient déchirés ?
Le projet, l'un des plus ambitieux du réalisateur
des Sept Samouraïs, va ainsi glisser de la fresque médiévale à la tragédie shakespearienne via une adaptation exemplaire du Roi Lear. Kurosawa transforme les filles de la pièce en fils, développe des thèmes seulement esquissés par le dramaturge anglais (notamment la responsabilité du vieux monarque dans la folie autodestructrice de ses enfants), fusionne certains personnages secondaires et en imagine d'autres, saisissants — comment ne pas être impressionné par l'impitoyable Kaede, qui évoque autant lady Macbeth que la femme-serpent du théâtre kabuki ?
Les pentes du mont Fuji deviennent la scène d'un théâtre de bruit et de fureur, où les passions humaines conduisent inexorablement à la désolation. Les cadavres criblés de flèches s'entassent, un amputé tient son bras coupé avec sa main valide, les servantes se poignardent par fidélité envers leur seigneur et maître déchu (Tatsuya Nakadai, dont le jeu réussit la synthèse du réalisme occidental et de la stylisation du théâtre nô). Kurosawa organise ce chaos (ran, en japonais) en peintre du clair-obscur et du rouge sang qui connaît son Caravage et son Paolo Uccello sur le bout du pinceau. Et le spectacle de l'horreur devient œuvre d'art."
Samuel Douhaire, Télérama

Séances

vendredi 25/03 18:00 - - dimanche 27/03 20:45 - - samedi 2/04 14:00 - - lundi 4/04 18:00

> Programme en complément de la rétrospective Les années Toho - partie 1