Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Sans adieu


de Christophe Agou



RETOUR VERS 2017 • JUIN 2018

France, 2017, 1h39 • documentaire
NUM

Sans adieu
Dans le Forez, à l’est du Massif Central, Claudette, 75 ans, et ses voisins paysans comme elle, sentent bien que la société consumériste les ignore tout en grignotant ce qui leur reste de patrimoine et de savoir-faire. Mais tous ne sont pas du genre à se laisser faire. Photographe exilé à New York, Christophe Agou est revenu régulièrement filmer ces gens qui lui ont accordé leur pleine confiance. En étant au plus près de ses protagonistes, il rend visible une humanité qui se montre peu. Leur rapport au travail, aux animaux, à la terre, tout semble en contradiction avec le monde moderne : un contre-capitalisme ordinaire selon les mots du réalisateur. Un tableau noir et désespéré qui n’exclut pas, bien au contraire, une forme d’humour vital. - Florence Bourhis

“Le film, qui n’est rien d’autre que la chronique de l’apocalypse quotidienne du petit paysan, est construit, sans entretien ni commentaire, autour du personnage central de Claudette, 75 ans, fin de carrière, phénoménale. Furibarde, crasseuse, malade, injuriant son chien Titi du matin au soir, frappant ses oies, nourrissant ses poules dans une épave de Citroën, elle mène, tout affect dehors et d’une voix de crécelle, une guerre sainte contre le sadisme de l’administration et la stupidité de la télévision. Autant dire qu’à l’époque où l’hygiénisme et le cynisme se tiennent la main, on est à fond avec cette sainte auréolée de mouches.” Jacques Mandelbaum, Le Monde (20 mai 2017)

“C’est ce qui frappe dans Sans adieu : le côté brut de ces plans qui n’ont d’abord existé que par la nécessité d’enregistrer pour enregistrer, dans une sorte d’urgence à préserver une réalité négligée, abandonnée. Lorsqu’il filmait, Agou ne cherchait pas à faire de belles images, mais à rendre compte de quelque chose de plus essentiel et concret. (...) Poésie brute, sale, bancale, qui rappelle parfois celle de Jean Vigo (jusque dans sa langue : Claudette parle un peu comme le père Jules de L’Atalante).” Marcos Uzal, Libération (25 oct 2017)

précédé de Trilogie Carnassière (1) de Carole Thibaud (France, 2018, 3 min) •
Le premier épisode de cette Trilogie carnassière est une mise à mort de poulets. 30 mètres de 16mm couleur, filmés dans une petite ferme du Maine-et-Loire. Cette prise de vue a été remaniée à la tireuse optique JK où le film original a été copié, re-copié, découpé, monté, parfois malmené. Pour tenter de faire ressortir la beauté et la musique d'images de lutte et de sang.
Là où Sans Adieu brosse le portrait d'un monde paysan traditionnel à travers une galerie de personnages, Trilogie carnassière (1) se concentre sur un geste artisanal, celui de la mise à mort de poulets, l'explore, s'y attarde, en révèle la beauté.

Séances • Juin 2018

- - dimanche 10/06 14:15- - lundi 18/06 20:30 *

* séance précédée d'une présentation par Carole Thibaud, réalisatrice de Trilogie Carnassière (1)

Bande-annonce