Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Scum


de Alan Clarke



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

G.B, 1979, 1h38, VOSTF
avec Ray Winstone, Mick Ford, Julian Firth
NUM • VERSION RESTAURÉE


Scum
Angleterre, années 1970. Trois jeunes, Carlin, Davis et Angel arrivent dans un borstal, un centre de détention pour mineur. Ils ont peur. Ils ont raison, car ils vont connaître l'enfer…Emblématique d'une courte filmographie d'une violence sidérante (littéralement), Scum plaçait d'emblée Alan Clarke, au passage découvreur de Tim Roth ou Gary Oldman, bien au-dessus de la mêlée dans le paysage cinématographique anglais, tout en se posant comme peut être le seul équivalent du punk au cinéma. Car ce film n’est pas violent gratuitement mais porte un message politique radical : le seul moyen dont disposent les opprimés d’un système pour le faire changer est la destruction.

"Alan Clarke n’explique rien. Et ne propose aucune solution. Il se contente, sur un ­mode quasi documentaire, de montrer ce qu’il a sous les yeux. C’est-à-dire, de film en film (Made in Britain, Elephant), une ­société britannique devenue une véritable war zone – « une zone de guerre ». Les causes sont partiellement connues : l’Angleterre est déchirée par la crise économique et les inégalités sociales. Mais, en un sens, ce n’est pas son problème : Alan Clarke n’est pas un idéologue. C’est une violence ontologique, une monstruosité « naturelle » de l’homme qui semble l’intéresser. A ­côté de ses films, l’œuvre entière de Ken Loach aurait presque un petit air de production Disney."

Aurélien Ferenczi, Télérama

"Alan Clarke apparaît aujourd’hui comme un des cinéastes majeurs de l’Angleterre de la fin des années 1970 et des années 1980. Pourtant, il aura fallu attendre 2003 pour que la France le remarque : alors
qu’Elephant remporte la Palme d’or, on découvre que le film de Gus Van Sant est un remake d’un moyen métrage d’Alan Clarke diffusé en 1989 sur la BBC (une succession glaçante de dix-huit meurtres de sang-froid et sans dialogue). Si le Britannique a presque exclusivement travaillé à la télévision, son œuvre est d’une radicalité et d’une exigence rares. Scum est un des seuls films que la BBC censura et que Clarke retourna pour les salles obscures. Empreint d’un no future angoissant, il s’affirme à la veille de la période Thatcher comme un des piliers du nihilisme punk qu’on retrouvera dans Made in Britain, The Firm ou encore Elephant, tableaux du malaise profond d’une époque."
Quentin Le Goff, Critikat

- - vendredi 30/10 20:30 - - dimanche 1/11 19:00 - - mercredi 4/11 18:30 - - vendredi 6/11 18:30
- - samedi 7/11 21:00